Jackie’s day four

Nous reprenons enfin la route le lendemain, direction le sud, en faisant un crochet par Nafplio, la seconde capitale de la Grèce moderne. Je ne me lasse pas de ces couleurs olive et ocre avec, ça et là, des taches de rouge coquelicot, de jaune genêt, de rose églantier et de chardon lavande. Odeur résineuse de thym grillé, de cyprès rôti.

Nafplio se révèle être étonnamment jolie: c’est une petite ville dominée par un fort situé sur une colline surplombant le golfe Argolique. Il fut construit à l’origine par les vénitiens aux XIVème siècle, à l’époque où ils colonisaient Santorin (d’où son nom au consonances italiennes) et bâtirent le phare et le port d’Iraklion, en Crète (et sûrement plein d’autres ports). Puis l’empire ottoman prit le dessus en Grèce et compléta les fortifications sur la colline ainsi que sur un promontoire plus loin et la forteresse-île Bourdzi à quelques encablures au large du port.

La vieille ville au pied du fort est un croisillon de ruelles étroites et grandement fleuries, avec les inévitables tavernes repérables de loin par leurs tables aux nappes à carreaux attendant les convives au coin de la rue. Plusieurs boutiques vendant des chapelets se disputent les faveurs des croyants avec une nonne vendant des croix de bois en prêchant la bonne parole à l’entrée de la poste. Le quartier menant au fort a été construit au XIXème siècle pour accueillir les réfugiés fuyant le joug turc (si j’ai bien tout compris) car c’est ici que la résistance est née avec le libérateur Staïkopoulos et le premier roi de Grèce, Othon.

Après avoir arpenté de bas en haut le fort, il était temps de nous restaurer. J’ai découvert une nouvelle manière d’apprêter les αγγινάρες αλα πολίτα, coeurs d’artichauts à la Polita, servis dans une onctueuse sauce citronnée et chaude. Motoo quant à lui, s’est régalé d’un demi lapin en ragoût. Puis, nous avons repris la route longeant la côte à hauteur de falaise. De temps en temps, on trouve des petites “bastides?” avec un kiosque abritant des bancs avec vue sur la mer et les îles au loin. Puis, après Leonidio, village aux confins d’une vallée de cultures, nous avons bifurqué à travers une quantité inimaginable de montagnes. Nous sommes montés jusqu’à 700 mètres d’altitude où la végétation ressemble étrangement au Jura, s’il était pointu. Nous ne nous sommes pas toujours entendus avec le GPS; du coup, notre trajet s’est considérablement rallongé et nous ne sommes arrivés à destination qu’aux alentours de 19 heures.

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