Jackie’s day one

1er jour, dimanche 26 mai

Après avoir passé la nuit au camping du dauphin bleu, un peu après Corinthe l’antique, nous avons pris un petit-déjeûner tardif face au golfe: du miel et du pain (meli ke psomaki) avec un grand café metrio (moyennement sucré): on est vraiment en Grèce!

Puis, après 2 kilomètres, nous nous sommes arrêtés au bord de la route pour faire nos premiers achats grecs auprès d’un maraîcher dont on avait repéré l’étal la veille. À son grand bonheur, nous avons rempli notre garde-manger de laitue, tomates, poivrons, oignons rouges, ails nouveaux, concombre, feta fraîche, origan en boutons, pousses de câprier en conserve, un énorme pot de miel de ruche et une petite bouteille de raki, des abricots et des pommes. Sa fille, qui jouait dans un coin sur un guiguelet électronique et le voyant prêt à découper un morceau de feta pour nous le faire goûter, est soudain apparue à ses côtés pour en réclamer un bout aussi. Puis, alors qu’elle assistait Motoo dans le transvasement de nos achats à notre char, une camionette s’est pointée pour livrer des miches tièdes et odorantes dont j’ai évidemment ajouté un spécimen à notre liste de courses. Il ne manquait que le yaourti et le café pour compléter notre garde-manger hellène.

Nous sommes repartis dans l’autre sens et, après avoir réussi à programmer notre GPS pour éviter les autoroutes, nous avons enfin trouvé l’ancien pont enjambant le canal de Corinthe. C’est vraiment impressionant, cette gorge coupée dans nonante mètres de haut de roche, comme si un ciseau gargantuesque avait glissé dans un épais tissu rocailleux. Le pont est d’ailleurs triple avec une voie unique dans chaque sens et une passerelle entre d’où on peut voir le départ des tarés qui se jettent dans le vide au bout d’une corde. On a aussi admiré un joli deux-mâts approcher sereinement du golfe De Corinthe puis naviguer sous le pont pour rejoindre le golfe Saronique.

Nous sommes repartis en direction du lac Vouliagmeni situé à la pointe ouest de l’isthme. En chemin, au détour d’un virage de la route de montagne, nous avons repéré une taverne perchée au haut d’un escalier taillé dans une sorte de grosse amphore qu’un dieu aurait négligemment laissé tomber. La carte nous proposait une salade rurale, traduction littérale de χωριάτικη (choriatiki) pour décrire ce que nous appelons salade grecque. Deux chiens se promenaient nonchalamment entre les tables, espérant sans doute quelque délicatesse, relique du festin des clients du dimanche. Motoo ayant opté pour des côtelettes, on aurait pu faire leur bonheur mais ce n’était pas du goût du serveur qui a tenté de les chasser. Ils se sont rabattus dans des platebandes qu’ils ont creusées afin de se fabriquer un lit frais où faire la sieste.

Au moment de repartir, le marche-pied a refusé de se rétracter! Du coup, après que Motoo eu rabattu tant bien que mal l’engin récalcitrant au moyen de dock tape, nous nous remîmes en marche au son de l’alarme qui nous a accompagnés jusqu’à notre destination…

Le lac est joli comme tout et on a trouvé une mignonne petite plage au bord d’un grand parking de terre où quelques camping-cars étaient déjà stationnés. On y a donné rendez-vous au M. Bricolo de la compagnie de location afin qu’il nous dépanne le marche-pied. En attendant qu’il nous rejoigne, nous avons poursuivi la route jusqu’à son bout. En chemin, nous avons admiré la fontaine d’Hera puis nous avons continué jusqu’au site archéologique Heraion qui borde le phare du cap Melagkavi surplombant une petite crique où se prélassaient au soleil de jeunes grecques bronzant. J’avoue avoir été plus impressionnée par les paysages où les falaises sauvages se disputent avec les flots azuléens que par les vieilles pierres anonymes.

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