Jackie’s day eleven

On a passé la nuit dans le camping – j’allais dire hôtel – le plus luxueux, le plus cher et le plus antipathique du voyage où, par défaut, on te parle en allemand. En revanche, il n’y a pas de PQ dans les chiottes: il n’y a pas de petites économies même dans les cinq étoiles. Et il est fréquenté en grande majorité par des retraités.

Nous ne nous sommes pas attardés et nous sommes partis en direction de Killini afin d’embarquer sur un ferry nous emmenant à l’île de Zante. Mais oui, tu connais: il y a une plage dans une crique accessible uniquement en bateau et il y a une grande épave rouillée sur le sable. Motoo voulait absolument y aller. On a donc pris cet énorme paquebot dont on ne remarque même pas qu’il est en train de manoeuvrer, encore moins naviguer. Une heure quarante plus tard, on débarquait dans un bouchon de voitures, bus, motos, camions, scooters et piétons s’engageant tous dans la même direction. On a pensé éviter la cohue en nous dirigeant vers les premières plages (à l’opposé donc de l’épave) afin de croquer dans une petite taverne. Hahahaha… En fait, après le port, il y a l’aéroport, puis une enfilade de bâtiments décrépis abritant toutes sortes d’échoppes, du bar à putes au bar à cocktails en passant par tous les souvenirs grecs possibles, et cela sur des kilomètres. J’avais repéré sur googgle une taverne au bord de l’eau dont on n’a jamais pu s’approcher à cause de la circulation. Rien à voir donc avec l’image d’Épinal de cette plage solitaire. Clairement, l’île est devenue la destination branchée des djeunes avides de selfies et de bitures pas chères. Heureusement, toute l’île n’est pas défigurée comme ça mais tous les villages que nous avons traversés ont leurs magasins de souvenirs et de dégustation d’huile d’olives. Mais, vu le peu d’oliviers que nous avons vu, je ne peux pas croire que ces dégustations soient d’un crû local.

Googgle nous a proposé une taverne loin de tout, perchée sur un mont, au bout d’un chemin. La vue était certes belle mais la nourriture était d’une banalité affligeante. De plus, on a été servis au son d’une soupe féminine pour adolescente prépubère en attente d’un prince, la chanteuse ayant cinq notes à sa tessiture. Bref, jusque là, on était plutôt déçus. Et puis, on est parti vers le sommet de la fameuse crique: la mer n’étant toujours pas de température nageable, il nous a semblé inutile de louer un bateau pour nous retrouver avec un troupeau d’autres touristes sur cette plage bien loin d’être déserte. Le chemin fut long et tortueux: Motoo remarquait justement qu’il ne s’attendait pas du tout à faire autant de route de montagne durant ces vacances. La végétation était jolie, les ruelles dans les villages étroites, les odeurs agréables mais ça ne “prenait” pas. Sans doute la fatigue qui s’est accumulée nous a empêché de nous ébaubir comme il se doit.

Arrivés au spot “vue sur la crique”, on a garé le char et on est partis, en tongs, sur un chemin de terre et pierres qui zigzague jusqu’à un surplomb. Tu me connais maintenant: après que d’autres promeneurs sur le retour aient indiqués qu’il y avait des passages où il faut s’accrocher avec les mains, j’ai fait demi-tour en laissant Motoo poursuivre pour faire les photos. C’est arrivée à mon point de départ que j’ai réalisé qu’il y a un petit balcon apposé au flanc d’où on voit parfaitement la crique: j’ai donc pu faire mes photos aussi.

De là, nous avons rejoint un camping pas terroche, sans wifi ni eau dans la piscine, mais qui nous abritera pour la nuit avant que nous ne reprenions le ferry à 8 heures – du matin. Douche, grosse salade et dodo à 20 heures!

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